Méditation

2019/2020
L'histoire de Joseph 

"La méditation de cette année nous invite à nous plonger dans l'histoire de Joseph et ses frères, véritable joyau de la Bible peu connu de la liturgie. Si l'on a deux heures devant soi, on lira avec profit l'intégralité de ce roman familial (GN 37-50) plein de péripéties et de finesse psychologique. Celui-ce retrace une tranche de vie d'un clan nomade contraint de partir s'approvisionner en Egypte pour échapper à la famine en terre de Canaan..."

Extrait du courrier n°192 p 18







2018/2019
Un éclairage succinct sur le pardon, objet de la méditation


La méditation sur le pardon est construite sur quatre extraits du Premier testament et quatre textes du Nouveau testament. Elle tend à nous faire comprendre que le pardon est un don de Dieu – pardon s'écrirait aussi bien par don – qui vient parfaire l'Alliance construite sur les commandements.

La première partie du cheminement nous renvoie donc à ces 12 siècles au cours desquels Dieu s'est révélé aux hommes par les Patriarches et les Prophètes, en l'occurrence les trois grands prophètes que sont Moïse, Isaïe et Jérémie. La compréhension des extraits à méditer sera facilitée par quelques rappels simples, notamment sur ce qu'est le Pentateuque, l'ensemble de ces cinq livres : la Genèse, l'Exode, le Lévithique, les Nombres et le Deutéronome.

La Genèse – Dieu donne l'univers à Adam et Eve. Malheureusement, trompé par le serpent qui les a conduit à abuser de leur liberté, ils sont chassés du Paradis terrestre, cependant que, immédiatement après, la jalousie de Caïn conduit au meurtre. Pourtant, Yahvé n'abandonne pas Caïn (Gn 3, 15-17). Puis Dieu sauve une famille (cf. le déluge et l'histoire de Noé). Et plus tard s'en remet à un homme, Abraham. L'histoire des Patriarches se prolonge par celle des Prophètes. Avec Moïse, l'Alliance de Dieu avec Israël prend le visage de la Loi.

L'Exode, le Lévithique, les Nombres et le Deutéronome sont l'histoire de Moïse, depuis sa naissance jusqu'à sa mort avant que le peuple élu ne rentre sur la Terre que Dieu lui a donnée. Moïse, en effet, fait sortir son peuple de l'Egypte où il a été exilé (Exode signifie sortie), cependant que les autres livres contiennent les très nombreuses lois que Dieu a donné comme cadre (cf. l'extrait du Deutéronome) pour aider le peuple à choisir la vie plutôt que la mort. Les deux méditations extraites d'Isaïe et de Jérémie disent que le salut ne résultera pas d'une observation formelle de la loi contre laquelle Dieu s'élève avec une extrême vigueur (2ème méditation), en raison de quoi Dieu annonce un changement de méthode, c'est-à-dire une Nouvelle alliance fondée sur le pardon (3ème méditation).

Jésus Christ réalise cette promesse : le pardon est une promesse tenue.
Les scènes de vie (paraboles) proposées en méditation disent ce qu'est le pardon : le don de Dieu à ceux qui le lui demandent. Ainsi pardonne-t-il à la femme adultère, à ses serviteurs qui ne peuvent rembourser leurs dettes, à la femme de mauvaise vie qui s'est invitée chez Simon et à l'enfant prodigue qui revient chez son père. Mais ce pardon peut nous être retiré si, nous-mêmes, ne savons pardonner.

C'est que le pardon est une condition du vivre ensemble. Les philosophies autant que les Sagesses en conviennent, même si elles ne parlent pas tout à fait de la même chose. Le pardon prend alors la forme d'une excuse, d'une thérapie, d'une circonstance atténuante fondée sur une faiblesse mentale ou d'un oubli (amnistie) ou sur le bien-être individuel ou collectif. En sens contraire, des philosophes ont souligné l'injustice du pardon, son impossibilité éventuelle, voire son scandale.

Aussi bien, deux extraits de lettres de saint Paul donnent une catéchèse du pardon : comme don de la miséricorde de Dieu et comme nécessité vitale parce que nous formons un seul corps.

Reste la question du pardon impossible à donner ou à recevoir. Mais le désir même non abouti n'est-il pas un pas significatif et décisif ?

Yves Tassel

 (membre d'une équipe ACI de Nantes et de la commission nationale "méditation")